Cyclo Quincieux 69 : site officiel du club de cyclotourisme de QUINCIEUX - clubeo

14 décembre 2018 à 16:59

EURO DIAGONALE - BREST - INVERNESS - juillet 2018 par Laurence et Jean-Michel Rivoire

EURO DIAGONALE - BREST - INVERNESS - juillet 2018 par Laurence et Jean-Michel Rivoire

 

Pour les passionnés d’aventures cyclistes (et les futurs) nous avons la chance d’avoir le récit passionnant de nos sympathiques amis Laurence et Jean-Michel de retour d’Ecosse.  

Ils ont effectué cet été un périple vélo particulier dénommé « Euro-diagonale ».

Sur une semaine, ils ont parcouru 1169 km en à peine 56h de selle, en couple sur leur tandem.

Bravo à eux et merci de nous faire partager cette aventure sportive et humaine.

Bonne lecture.

  

COMPTE RENDU A DEUX MAINS DE L’EURO DIAGONALE

BREST - INVERNESS

Effectuée du 12 au 18 juillet 2018 par Laurence et Jean-Michel Rivoire

 

contact : jean-michel.rivoire69@orange.fr   -    06 76 35 80 69

MARDI 10 JUILLET 2018 – VAL DE SAONE

L’œuvre éphémère

Nous fabriquons une œuvre d’art à l’aide d’un tandem, de carton, de film plastique et de ruban adhésif que nous intitulons « un Mannheim dans un Pinarello ». Cette œuvre éphémère est destinée à être détruite publiquement dans l’aéroport de Brest Guipavas à l’arrivée du vol Lyon-Brest du mercredi 11 juillet 2018. Vol rendu nécessaire par les grèves de train.

 

 -  Un Mannheim dans un Pinarello  -

 MERCREDI 11 JUILLET 2018 - LYON PUIS BREST

Les emmerdes voyagent en escadrille

Le gars qui doit nous transporter du parking à l’aéroport de Lyon juge l’œuvre d’art trop volumineuse pour qu’elle prenne place dans son véhicule. Pourtant on l’avait averti. Un second véhicule arrive. C’est pire. Mais on enlève de force les têtières pour poser l’œuvre d’art, snif, à plat sur les dossiers des fauteuils. A l’aéroport de Lyon, l’enregistrement se passe étonnamment bien. Mais à l’arrivée à Brest, notre bagage est déclaré perdu, puis retrouvé, puis il arrive par le circuit bagages « over size ». Le carton a souffert. La destruction publique de l’œuvre se déroule en l’absence de public. C’est mieux ainsi.

Pour rejoindre le centre de Brest, les vitesses du tandem sautent, les manettes sont dures, la power bank (batterie de secours pour le GPS) tombe à terre dans une descente…

Dans le centre on s’offre LE petit déjeuner tant attendu, et surtout LE thé chaud. On est si bien dans ce bar du port, qu’on somnole jusqu’à l’heure du déjeuner. La serveuse remplace les tasses par des assiettes. On passe du Pinarello au pinard et l’eau. Les choses s’arrangent. Pas pour longtemps.

 -  Table avec pinard et l’eau  -

 A l’hôtel, on nous informe que nous nous sommes trompés de date de réservation. Il n’y a plus qu’une chambre de libre et il faut payer plus cher, pensez, le tour de France arrive tout à l’heure… On paye le surcoût rubis sur l’ongle… Le check-in est de ce fait décalé de deux heures. Nous patientons sans discuter, tant pis pour la sieste… Nous essayons de joindre Kevin Paepen, journaliste rencontré en 2017 sur la Transcontinental Race, car il couvre le Tour pour la RTBF. Hélas il n’est pas au départ de l’étape de demain, mais déjà à l’arrivée.

-  Le Tour de France est aussi dans notre hôtel  -

Jean-Mi passe chez le coiffeur, sous le regard implacable de Laurence qui veille au grain, « s’agirait pas de lui couper les cheveux trop courts, à mon homme… ». La coiffeuse file doux et coupe avec précaution…

On visite Brest, la halle aux machines (ateliers des Capucins), le téléphérique, on déambule longuement à la recherche de chocolat. Un texto nous informe que le bateau de demain part bien à l’heure prévue, mais arrivera avec un décalage d’une heure. Un deuxième texto nous informe d’un décalage de deux heures. On éteint le téléphone, et on se fait un dîner à base de pâtes.

 

JEUDI 12 JUILLET 2018 – BREST-ROSCOFF-PLYMOUTH

Où l’on manquera de sommeil pour toute la diagonale

 On se réveille bien câlins. C’est une diagonale de couple, hein. S’agit pas d’oublier les plaisirs de la vie. Petit déjeuner tardif et copieux ; Brest-Inverness est une diagonale dont le départ est réglé sur les horaires du bateau transmanche.

En nous rendant au départ, que nous avons fixé à 11 heures, la tension croissante des préparatifs des derniers jours ressurgit. Notre affaire est conditionnée par la réussite de nombreuses tâches, qui convergent toutes vers cet instant précis. C’est en tout cas notre état d’esprit, résultat de l’investissement matériel et affectif que nous mettons dans ce projet depuis plusieurs mois. L’objectif est maintenant de ne pas louper le bateau à Roscoff. On a pris un peu de marge, équivalente à cinq ou six crevaisons, ou à une grosse panne mécanique, ou à une très grosse panne glucidique (il n’y a quand même que 60 kilomètres), ou à une erreur de parcours, ou à une chaîne coincée entre la grande couronne arrière et les rayons, mais sait-on jamais, plusieurs de ces problèmes pourraient arriver en même temps.

Sur le port de Brest, c’est la grande fête du Tour de France. Nous cherchons du regard un quidam qui ferait l’affaire pour nous prendre en photo devant l’emblématique Tour Rose de Brest. Un grand type sur un vélo semble lui même nous observer. Il s’agit de Patrick Cardinal, SARiste de son état et rencontré à l’arrivée du BTR un mois auparavant. Il regarde notre plaque de cadre. Il était là pour le départ du Tour, et fera finalement office de photographe et de poisson pilote pour sortir de Brest!

-  A compter de cet instant, le chronomètre tourne non stop pendant 160 heures  -

 La sortie de Brest commence assez mal, du fait de la circulation déroutée pour cause de Tour de France, mais aussi pour cause de dérailleur mal réglé, et de chaîne non rodée.

Heureusement, et c’est un hasard, notre route est parallèle à la route du Tour. Nous avons juste à la couper du coté de Lesneven. Il nous faut alors déjouer l’attention du service d’ordre car il est strictement interdit de traverser la route pendant que la caravane du Tour circule et c’est justement le cas… Nous enfreignons l’interdiction en traversant la route en aval des policiers qui n’ont de regard, eux aussi, que pour les camions publicitaires…

Malgré le dérailleur qui saute et les vitesses qui passent très mal, nous atteignons Roscoff largement dans les temps, ne regrettant pas l’hypothétique pépin qui nous aurait permis de rentabiliser notre marge horaire. Nous mangeons une dernière fois un truc français avec du bon pain, puis nous installons dans le bateau, à l’avant, derrière les baies vitrées, dans des fauteuils inclinables.

Le bateau est presque désert. La mer est d’huile. Nous commençons à souffler. La pression tombe. Nous réalisons que nous sommes enfin dans la diagonale. Seule ombre au tableau, on nous informe que le retard à l’accostage en Angleterre sera encore plus grand qu’annoncé hier.  

 

 -  Méditation en bleu sur la manche  -

En effet, nous patientons un temps infini en pleine mer, en vue des cotes anglaises, ce qui nous permet d’apprécier le déclin du jour, puis le crépuscule, et enfin la vraie nuit, qui ne tarde pas à nous ennuyer pour de bon.

Lorsqu’enfin nous accostons à Plymouth, nous sommes les premiers à sortir du navire, les premiers à passer la douane, et fonçons vers la chambre que nous avons réservée, à la sortie de Plymouth. Un incendie brise notre élan, tout est barré, il y a des gyrophares et de la fumée acre partout. Nous contournons. Nous arrivons sur la zone de notre « pension », mais on ne trouve rien. A l’adresse dite, la maison semble inoccupée depuis longtemps. Il y a bien une sorte de Guest House en face. Nous frappons, essayons d’entrer. Rien. On s’est fait avoir. Il est deux heures du matin, que faire ?

Tout simplement s’allonger sur un coin de pelouse derrière un mur et dormir tant bien que mal. Nous n’avons ni duvet, ni tente. Nous mettons tous nos vêtements. La nuit est fraîche et inconfortable, le sol anglais plutôt dur.

 -  Bivouac improvisé ou bivouac forcé ?  -

VENDREDI 13 JUILLET PLYMOUTH-BRISTOL

Happy birthday !

 Dès que le ciel blanchit, nous nous levons et montons sur le tandem. Pas de matériel à plier, juste des membres engourdis et des flans endoloris à dérouiller. Il n’y a encore personne dans les rues, ce qui nous permet de finir de sortir de Plymouth par des larges artères sans être gênés par la circulation. On se réchauffe assez vite, d’autant qu’on se dirige vers les collines du Dartmoor pour les franchir. L’idée d’un futur thé chaud nous pousse vers l’avant.

La journée promet d’être belle, mais pour le moment c’est humide et froid. Des nappes de brouillards flottent au dessus du sol, comme des couvertures ouatées. La vue d’ensemble du paysage se dérobe.

Aux premiers contreforts des Dartmoor nous plaçons notre ligne de chaîne tout à gauche, c’est à dire sur la plus petite vitesse disponible. Le tandem est un engin qui ne se prête guère aux pentes prononcées. Nous prenons donc notre mal en patience, d’autant que la chaîne continue de sauter une dent de temps en temps.

 

 -  Attention aux brebis qui traversent sans regarder  -

Nous marquons une petite pause sur un point haut où la vue porte. Le paysage se dévoile enfin, sa verdure, ses moutons, ses collines à perte de vue… Observant alors de près le dérailleur arrière, Jean-Mi réalise qu’un élément de la chape est monté à l’envers, et que cette chape frotte sur les plus grands pignons, gênant ainsi le passage des vitesses. Voilà donc un premier mystère levé, et qu’il entreprend de corriger dans l’instant. Il se retrouve donc assez vite avec les petites vis et petites pièces du dérailleur dans la main, au dessus de l’épaisseur insondable du gazon dartmoorien.

On enchaîne bosses et toboggans, raidillons, et descentes vertigineuses, brisées par les Cattle Grid (grille
interdisant le passage au bétail). Le dérailleur fonctionne désormais correctement. On se fait un petit déjeuner à
Moretonhampstead, sans thé chaud, juste avec des produits de la supérette, notamment un jus de fruit au goût
de bonbon terriblement prononcé. Au moment de repartir un pneu est à plat. On répare. Il y aura une autre piqûre
un peu plus loin, de guêpe cette fois, sur la tempe de Jean-Mi. Heureusement la nature propose sa trousse de
secours à nos pieds. Quelques feuilles de plantain froissées sur la zone piquée et la douleur s’estompe aussitôt.
A tester sur chambre à air…

- Un gazon irréprochable -


La température extérieure monte. A Exeter, notre premier contrôle, on est content de retrouver un relief moins
prononcé. Enfin un parcours compatible avec les atouts du tandem. On fonce sur une vingtaine de kilomètres à
vive allure mais nous crevons à nouveau, et cette fois on change la chambre à air.

- scènes courantes de randonnée vélo -


Une heure avant d’arriver à Bristol la pluie nous surprend. Bien que nous ayons rejoint une route à grande
circulation, les montées sont très raides, et on s’étonne de ne pas disposer de vitesses encore plus petites sur
notre monture. Juste avant l’arrivée, nous quittons cet axe trop fréquenté et trop bruyant pour une minuscule
route, goudronnée, d’une largeur de 60 centimètres...


Pour découvrir la suite, voir le compte rendu complet en pdfCR JMI Lolo BI.pdf

Et pour le magnifique diaporama en musique, c'est par ici : https://youtu.be/0D8Rs7QMiQE

Commentaires

avr.
Stade de POLLIONNAY (avenue ND de Lorette)
juin

Nouveaux horaires des sorties

25 septembre 2023 10:44

Nouveaux horaires des sorties
Finies les grosses chaleurs, nous revenons aux horaires "d'hiver". Les sorties s'effectueront les mardis, jeudis et samedis à 13h30 avec un départ du parking de la MJC. Lire la suite